100 TITRES

Frédéric Pasquini se place au coeur des villes aux architectures denses et s’attarde sur les gens qui les peuplent, y travaillent, s’y divertissent, se croisent.
Il s’immisce dans des mouvements sociaux et capte les visages, les mots de revendications brandis.
Il se pose volontiers en calme observateur, prend le hasard au rebond et capte de ses « yeux, objets patients », comme l’écrivait Paul Éluard, des scènes à double sens, à tiroir, souvent marquées par une poésie de l’instant, une douce empathie et une volonté forte de témoigner de nos cultures mêlées, du commun que nous percevons souvent comme anodin, voire invisible.
Pour l’exposition 100 titres, son approche est une sorte d’instantané narratif, « une espèce de,kaléidoscope. Ces photographies existent pour elles-mêmes, comme des histoires à part entière.»
Et c’est en découvrant les cent titres de chacune de ses images que nous suivons pleinement sa démarche et achevons de comprendre la scène et son sens. Le mouvement, naturellement
absent de l’image fixe, apparaît grâce aux titres, où notre perception est mue par deux ou trois mots qu’il emprunte à nos cultures cinématographiques, militantes, poétiques ou historiques.
Ce qui fait verbe, c’est cette balade que notre esprit nous impose, parcourant l’image à la recherche d’un contexte, d’un mouvement, d’un indice même.
« En m’appuyant sur des références propres à notre culture commune, je cherche à créer une tension entre le réel et sa représentation, en provoquant une ambiguïté et une distorsion. Chaque titre est un point d’ancrage pour entrer dans un univers fugace comme une fête foraine de l’incidentel entre vacuité, absurdité, poésie et dérision du monde qui nous entoure. Le lieu est un indicateur bien sûr : devant la photo La Vache et le prisonnier, si on ne sait pas que c’est à Bastia, on ne comprend pas. Et même le lisant, on ne sait pas forcément le fait de l’histoire lié à Napoléon. »
Installés sur cet infime socle d’informations – un titre, un lieu, une année –, c’est donc en toute liberté que nous pouvons vagabonder et déduire. Avec parfois même un petit sourire en coin, alors que nous sommes postés devant l’image, bienheureux de faire partie d’un tout.

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Frédéric pasquini 2021

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